And then, she grew up + Susan

Sa famille n'est pas des plus riches mais ils sont très unis, elle s'est toujours très bien entendue avec ses deux frères. Ils aiment se chamailler, surtout lorsqu'ils la protègent trop + Elle a toujours adoré les balades dans la réserve naturelle + Elle a commencé par des études de droit. Elle s'est vite rendu compte que ce n'était pas pour elle + Son animal préféré est le loup + Elle adore les pâtisseries en tout genre et raffole de chocolat chaud + Sportive, elle aime faire son jogging au petit matin. C'est là qu'on aperçoit le plus les animaux + Elle est revenue depuis peu à Montana + Elle n'a pas hésité quand elle a vu qu'un poste de vétérinaire se libérait dans la réserve + Bonne vivante mais toujours avec modération, elle apprécie les belles choses de la vie comme la nourriture et l'alcool +  La réserve est sa première affectation, elle veut bien faire et y passe beaucoup de temps. Elle fait aussi des interventions pour la population de la ville et elle veut venir aussi dans les écoles parler de la faune de la région. Elle n'aime pas l'inactivité et à toujours énormément de projets  en tête.

Face à elle s’étendent les terres du Wyoming. Sauvage. Elle a stoppé la voiture un peu en dehors de la route, assise du côté conducteur, la porte est ouverte face au paysage. La tête appuyée contre le siège, elle regarde l’immensité devant elle. A cet instant, elle était nostalgique. Elle était revenue ici pendant qu’elle étudiait, mais elle devait toujours repartir. Aujourd’hui, elle avait toutes ces affaires dans la voiture. Maintenant elle allait y vivre. Sur ces genoux, elle a pris un de ces livres de cours pour prendre appui, une feuille encore blanche est posée dessus. L’idée lui est venue comme ça, elle se considérait comme une personne sociable mais elle n’aimait pas s’étendre sur ce qu’elle ressentait, surtout quand ça n’allait pas. Elle écrit pour ses deux frères, elle sait qu’ils attendent son retour avec impatience.

«Pour vous deux, définitivement les hommes les plus importants de ma vie
Vous ne pouvez vous imaginer combien l’idée de revenir vivre à Montana me rend heureuse. Je me suis arrêté au bord de la route pour écrire cette lettre, face à moi il n’y a que montagnes et verdures. Je peux déjà sentir l’air devenir meilleur. Je crois qu’il a fallu que je parte pour me rendre compte que finalement on est bien aussi chez-soi. Elle est loin maintenant cette jeune Susan qui voulait faire des grandes études de droit pour devenir une avocate réputée, qui voulait vivre à la ville et passer seulement ses vacances à la campagne. Vous me l’aviez dit, à cette époque vous me connaissiez mieux que je ne le faisais moi-même. Et puis, Montana a commencé à me manquer. J’avais choisi le droit pour pouvoir voyager partout aux Etats-Unis, pour faire de grandes choses. Mais je ne pouvais pas rester enfermer dans cette salle de classe des heures durant à écouter les profs parler. Je restais le plus souvent à regarder par la fenêtre, à rêver de grandes étendues vertes. Je me souviens encore de votre regard lorsqu’après être revenue une fois quand la pression devenait trop forte, nous étions partis tous les trois pour une balade dans la réserve. On a vu tellement d’animaux cette fois-là. Et au retour vous aviez déjà compris que ma décision était prise et voilà que je vous annonçais que c’est finalement vétérinaire que je voulais devenir. J’avais découvert la ville mais en même temps j’avais compris que je n’étais pas faite pour ça. Revenir vivre à Montana, ce n’est pas seulement faire le travail dont j’ai toujours rêvé, vivre en plein air tous les jours, c’est aussi revenir à vos côtés. C’est reprendre nos balades du dimanche après-midi qu’il pleut ou qu’il vente. Et puis, vous me connaissez et vous savez déjà que j’ai des milliers de choses en tête et si vous saviez comme je ne tiens plus en place à l’idée de mettre tout ça en action. Bien évidemment que vous allez participer aussi. Tous les deux. Je crois que je peux finir par vous dire que je vous aime. »

Elle ferme le stylo, les larmes aux yeux. Voilà, elle revenait enfin chez-elle.