May I have some peanuts and sarcasms please? (Caëcilia)

Cette après-midi, entre deux dossiers à complèter, Thomas s’était fait la remarque que cela faisait un petit moment qu’il n’était plus passé au bar de Hunter. Ce qui est inhabituel, lui qui y passe très régulièrement. Il suffit qu’il ne soit pas passé pendant deux ou trois jours pour qu’il pousse à nouveau la porte de l’établissement. Cette semaine avait été chargée pour le commissariat, Hunter s’était absenté quelques jours ; voilà qu’il est temps pour Tommy de faire un crochet par le pub, prendre des nouvelles de son meilleur ami.
La journée terminée, il s’empresse de passer par les vestiaires afin de ôter son uniforme et de rejoindre le fameux bar. Il a à peine poussé les portes qu’il se sent déjà comme chez lui, à vrai dire, c’est un de ses repères. S’approchant du comptoir central, il n’a pas encore repéré Hunter, ou se trouve-t-il peut-être dans la réserve ou encore le bureau ? C’est possible. Thomas se contente pour l’instant de prendre place sur l’un des tabourets hauts et de s’accouder confortablement, jetant un petit coup d’œil aux personnes présentes ce soir. Il connaît bien quelques visages, en a déjà aperçu quelques uns, et d’autres lui sont encore inconnus. Montana a beau être une petite ville, il ne connaît pas la population sur le bout des doigts. Et puis, son regard se pose sur une jeune femme blonde. Ses lèvres s’étirent en un fin sourire, destiné à lui-même. Thomas se souviendra longtemps de cette fameuse contravention qui lui avait valu un excès de colère rarement vu, pour sa part. Il préfère en rire, heureusement, il n’est pas du genre rancunier ; trop fatiguant de haïr les gens, sauf si ils le méritent vraiment. Elle, elle s’était simplement garée au mauvais endroit, au mauvais moment. Thomas décide de changer de tabouret et de s’installer à ses côtés. « Je peux vous offrir autre chose qu’une contravention ? » lui propose-t-il, une pointe d’humour dans ses paroles. Promis, il arrêterait d’en parler après.

  «  Relax,
Take it easy.. ♪ »


 
 

La journée fut longue. Affreusement longue, même. Ce matin, elle a du quitter la maison de bonne heure ; obligations professionnelles oblige. Elle a enchaîné les cours toute la journée, et n'a pas franchement eu le temps de rentrer chez elle pour sa pause, à midi. C'était d'ailleurs peut-être pas plus mal que les choses se déroulent ainsi. Ryan vient de revenir, il est en vie, et les choses sont compliquées, c'est le moins que l'on puisse dire. Malgré de nombreuses questions qui lui demeurent encore sans réponses, elle a réussi à ne pas trop cogiter de la journée. Son dernier cours étant passé, elle file se changer avant de quitter les lieux. Elle hésite sincèrement à rentrer ; d'un côté, elle meut d'envie de retrouver Ryan et de savourer son retour, mais de l'autre, elle n'a pas envie de se heurter à un mûr, et de se prendre la tête. Les locaux qu'elle loue pour son studio de danse, sont à quelques pas du bar où travail Hunter, le frère de Ryan. En quittant la salle de danse, elle sort de son sac son iPhone, qu'elle zieute, et qui n'affiche ni appel en absence, ni SMS. Très bien. Elle range le tout, et prend alors la direction du fameux bar. Elle n'a aucune idée de si Hunter est là ou pas, mais s'il est là, alors, peut-être, pourront-ils avoir une discussion sur le retour de Ryan, et voir ce que lui en pense.

Les pas s'enchaînent, dans une cadence relativement rapide, et Caëcilia ne tarde à franchir le seuil de la porte du bar. C'est directement au comptoir qu'elle se rend, lançant quelques oeillades ici et là au passage. Peu de monde encore à cette heure-ci, mais le foule ne devrait pas tarder. Elle s'installe alors sur un tabouret, et s'adresse à la jeune femme qui se tient derrière le comptoir. « Bonjour, est-ce qu'Hunter est là ? » On lui répond que non, et sur le coup, elle grimace. Zut. En même temps, lui aussi a une vie, et de famille, qui plus est. Oui bien, si ça se trouve, il est en ce moment même avec Ryan, elle n'a pas songé à cette option. Elle s'apprête alors à partir, quand soudain, une ombre s'installe à ses côtés, puis une voix s'élève.« Je peux vous offrir autre chose qu’une contravention ? » C'est elle où il est légèrement en train de se payer sa tête ? Elle plisse les yeux, et derechef son minois se tourne vers celui de Thomas. Sur ses lèvres flotte un léger sourire, teinté par l'amusement. « Tout dépend de ce que vous proposez. Et seulement si vous arrêtez de me vouvoyer, je n'ai pas autant de ride que vous. » Ironique ? Oh, si peu voyons ! S'il cherche, il va la trouver.

 
 

Le visage de son interlocutrice l’amuse ; il l’a titillée avec sa petite pique, elle va riposter à coup sûr. Thomas ne la connaît pas plus que ça, et pourtant, après s’être croisés à quelques reprises lors de leur jogging respectif, ils s’amusent en se provoquant tels deux gamins. Tout dépend de ce que vous proposez. Et seulement si vous arrêtez de me vouvoyer, je n'ai pas autant de ride que vous. Ses lèvres ne peuvent retenir un rire spontané, elle l’a bien eu. Il acquiesce mais ne s’avoue pas vaincu.  Je suis désolé, je n’ai plus de crème anti-rides…  Son habitude à toujours vouvoyer les inconnus, il l’a apprise lors de son service militaire. Des conditions où la hiérarchie est primordiale. Le vouvoiement est une marque de respect et de diplomatie, ce qui lui sert tout aussi si bien dans sa reconversion professionnelle. Il lui arrive néanmoins à se perdre dans cette manie, il n’arrive plus à se détacher du ‘vous’. Mais si la demoiselle le lui demande, il fera un effort.
Son air faussement outré évaporé, il s’accoude au comptoir avant de marquer un temps de réflexion. Je n’arrive pas à déterminer si tu es plus ‘bière’ ou ‘martini’ ! Thomas l’interroge du regard. L’apparence physique de Caëcilia pourrait laisser croire à un penchant pour les alcools à cocktails ; et pourtant plus il la croise, plus son caractère affirmé le fait douter. Peut-être un compromis, une bière fruitée ? Tout dépend si tu es venue boire pour oublier… le martini sera plus rapide.  Chacun a différentes intentions en entrant dans un bar ; s’amuser simplement, noyer un chagrin, une habitude ou siroter pour le plaisir.
L’homme jette un dernier regard sur la salle et dans les environs du comptoir, toujours pas de Hunter. Il semblerait qu’il soit toujours absent pour régler d’autres affaires. La serveuse s’approche d’eux afin d’entendre leurs choix. Tommy lui commande une bonne bière brune et se retourne vers la jolie blonde pour entendre le verdict.

  «  Relax,
Take it easy.. ♪ »


 
 

Il rit. Elle ça l'amuse, clairement, son sourire d'ailleurs, le prouve, tout comme l'étincelle teintée de malice qui pétille dans son regard. Un peu de spontanéité et de légèreté ne lui fera aucun de mal, surtout en ce moment. « Je suis désolé, je n’ai plus de crème anti-rides…  » « Justement, ça tombe bien, j'ai un bon cadeau pour l'institut et je ne savais pas quoi en faire.. » Elle répond, du tac au tac, sans se départir de son sourire amusé. Elle le quitte du regard un instant, seulement parce que la porte du bar s'est de nouveau ouverte et que deux nouvelles personnes viennent d'y pénétrer. Malheureusement pour lui, comme pour elle, il ne s'agit pas d'Hunter. Elle en revient donc à son interlocuteur. « Je n’arrive pas à déterminer si tu es plus ‘bière’ ou ‘martini’ ! » Ah ça, ça l'amuse, une fois de plus. Effectivement, depuis son arrivé à Montana, nombreuses sont les personnes à l'avoir catalogué, rangé dans une case, sans réellement avoir cherché à savoir qui elle était vraiment. Thomas devrait le savoir, l'habit ne fait pas le moine, et il faut toujours se méfier des apparences. Toujours. « Je déteste le martini. » Ah. Au moins, elle a le mérite d'être claire, et direct. « Et non, je ne suis pas venue ici  pour oublier. Me noyer dans l'alcool pour oublier mes soucis n'a jamais été mon truc. Je préfère aller courir pour ça. En fait.. » Elle marque une pause, pour la simple et bonne raison que son téléphone vient de vibrer. Juste un message, qu'elle zieute rapidement, avant de reprendre. « Je suis venu voir le patron. Mais il n'est pas là. » Elle hausse les épaules, l'air un tantinet déçue sur son minois; mais ça ne dure quoi, que deux ou trois secondes, à peine. « Je prendrais une blonde, pour ma part. Merci. » Ceci étant adressé à la serveuse, bien entendu, tout comme le nouveau sourire qui orne ses lippes. Retour à Thomas ensuite, à qui elle tend une main; la droite, plus précisément. « Caëcilia Clarke, parce qu'il est toujours plus sympa de savoir avec qui l'on va trinquer.»

 
 

Son rire se fait entendre de nouveau lorsqu’elle mentionne sin bon cadeau valable dans un institut de beauté. Il prend un air intéressé avant d’ajouter Ma part de féminité se ferait un plaisir de se faire chouchouter ! Il n’arrive pas à garder un air sérieux, cet échange avec Caëcilia l’amuse. Surtout en ce début de soirée, se détendre d’une journée de boulot ne fait aucun mal, au contraire. Elle déteste le martini, voilà qui est une grande avancée dans ses efforts pour cibler la jeune femme ; non pas qu’il veuille la catégoriser. « Et non, je ne suis pas venue ici  pour oublier. Me noyer dans l'alcool pour oublier mes soucis n'a jamais été mon truc. Je préfère aller courir pour ça. En fait..» Thomas approuve les paroles de Caëcilia, il est vrai qu’un jogging peut être plus bénéfique qu’une cuite. Même si boire plus que raison peut faire du bien également –surtout au moral-, la santé préfèrera néanmoins la première solution. Il acquiesce avant d’attendre qu’elle continue sa phrase, interrompue visiblement par une notification sur son téléphone. Depuis le début, Caëcilia semble attendre quelqu’un mais il ne se doute pas que cette personne s’avère être Hunter. Un point commun pour eux. Tu connais Hunter ? Ce n’est pas vraiment une surprise puisque Montana n’est pas vraiment surpeuplée. La serveuse les interrompt un moment. Il sourit lorsqu’elle commande une bière blonde, il sait dès à présent qu’elle apprécie une bonne bière plus que les alcools à cocktails. En attendant leur commande, elle se présente dans les règles de l’art. Elle n’a pas tord, c’est toujours plus sympathique de connaître le nom de la personne avec qui ils partagent un moment, il se décide alors à lui serrer la main afin de conclure leur présentation Enchanté Caëcilia ! , toujours le sourire aux lèvres, il continue Thomas Wolfhard . Le service est rapide, les bières sont distribuées et Thomas règle directement la note. Il lève son verre A quoi trinquons-nous ? Il n’a jamais été doué pour avoir les mots justes lors des toasts, ou alors il lâche quelque chose de banal. Pas marrant quoi.

  «  Relax,
Take it easy.. ♪ »


 
 

Elle qui était venu ici dans l'intention de s'entretenir avec Hunter et ne comptait pas s'attarder ici en apprenant qu'il n'était présent, avait visiblement changé d'avis. Après tout, un moment de détente, afin d'oublier les soucis et autres maux n'avait jamais tué personne, et ce début de soirée s'annonçait prometteur; tout du moins, c'est ce qu'elle pensait. Leurs échanges, que ce fut lors de la contravention qu'il lui avait collé pour mauvais stationnement ou bien lors de leurs rencontres durant les footing étaient toujours placés sous le signe de la taquinerie, et visiblement, ça l'amusait autant qu'elle. Si elle connait Hunter ? Et comment ! Elle hoche la tête, positive. L'espace d'un instant, son regard se fait inquisiteur; visiblement, lui aussi le connait. « Quelque chose me dit qu'à lui, tu ne lui a jamais collé de contravention, mhm.. » Pure taquinerie de la part de Caëcilia, une fois de plus. « Tout le plaisir est pour moi, Monsieur l'agent Thomas Wolfhard. » Wolfhard.. D'ailleurs, ce nom devrait lui dire quelque chose, puisqu'elle en connait une autre, mais visiblement, sur le coup, Caëcilia n'y pense pas, et ne fait aucun rapprochement. « A quoi trinquons-nous ? » Elle tord le bouche d'un côté, puis de l'autre, faisant mine de réfléchir pendant quelques secondes, puis, un sourire à nouveau sur ses lèvres. « A nous !?! » A son tour, elle lève son verre, et vient le faire tinter contre celui de Thomas. S'en suit alors, un clin d'oeil, complice, qu'elle lui adresse avant de porter le lèvre à ses lèvres et de boire une gorgée. Peut-être deux. « En réalité, Hunter est.. » Elle marque une pause, le temps de réfléchir, sérieusement cette fois. Qu'est-ce qu'Hunter représente pour elle, et vice versa ? Il est son beau-frère, elle est sa belle-soeur, bien, qu'elle et Ryan ne sont passé devant l'autel. « .. Mon beau-frère. »