(TC / WHAT THE HELL)

Le chien hors de la voiture regarde autour de lui. Déjà une voiture c'était étrange, c'était la première fois qu'il montait dans cette boite qui se déplace. Dedans, il s'agitait comme un fou, dehors il aboie, il hurle. La main qui tient sa laisse appartient à une étrangère. Le chien, il a choisi sa maison. Il a choisi sa maitresse. Il n'est pas un clébard récupéré sous un pont, à la SPA ou à l'entrée d'un hospice pour 4ème âge. Le chien, il a erré, il a regardé les maisons, les gens qui y habitaient et il a choisi cette brunette, pas une autre, celle-là. C'était cool les parts de pizzas qu'elle laissait trainer d'un bord et de l'autre, des restes de gâteaux, des bonbons. Une belle vie de chien en perspective. Un peu moins cool quand la deuxième est arrivée, mais le rodage s'est fait, pas eu besoin de forcer la note. Alors non, il ne repart pas comme ça en laissant derrière lui celle qu'il a choisi. Il tire sur sa laisse, tant pis pour la femme si elle valdingue sur le trottoir. Le chien veut aller fouiller dans les décombres, même si ce n'est pas son taff, la maitresse qu'il a choisi, il va la retrouver. Il se secoue tellement qu'il parvient à se débarrasser des liens, laisse, collier. Il fonce libre dans les décombres et disparait dans la poussière, le verre brisé, les boites de conserves, les gravas de plafond, les pans de murs effondrés et les poutres au sol qui tiennent comme un mikado géant.

Invité Invité

Mais non monsieur, je ne peux pas...juste un instant. Sa radio annonce qu'ils ont besoin de renfort dans l'est de Montana, un accident, des blessés, rien de bien clair. Je suis désolée, on m'appelle ! Autant que cet appel lui sauve la mise d'un homme qui s'obstinait depuis de nombreuse minutes voulant contester un pv, il terrifiait Presley qui savait que ce code était très urgent. Il ne se passe généralement pas grand chose en ville, surtout dans l'ouest. La partie vivante, des commerçants, parfois quelques chicanes entre propriétaire mais rien de grave. Elle arrive à bord de sa voiture de patrouille en roulant à toute vitesse, gyrophares allumés. Elle se gare à moitié, elle voit Lizzy qui semble dans tous ses états. Presley sort de sa voiture et s'empresse de se joindre à elle en regardant l'ampleur des dégâts causés par le camion citerne. Tu vas bien ? Elle essaie de voir si son amie est blessée. Elle voudrait bien rester objective et professionnelle dans son travail mais cette fois-ci, on parle de l'une de ses meilleures amies. Elle n'a encore aucune idée de ce qui se passe vraiment.

Hunter avait été mobilisé comme la grande majorité des pompiers de Montana suite à l’accident qui venait de se produire. La sirène en marche, ils arrivèrent sur les lieux en seulement quelques minutes. La police était déjà en train de prendre place. Ne restait plus qu’aux pompiers d’intervenir en premier afin de sécuriser l’environnement. Plusieurs équipes se formèrent. Anoushka parti avec quelques autres à la recherche de blessés et survivants tandis que lui devait sécuriser les lieux en établissant un périmètre de sécurité. La foule s’était approchée de trop près. Curieux ou bon samaritain, tous devaient pourtant garder ses distances pour laisser aux forces de l’ordre et du feu la place nécessaire pour agir. Il remarqua presque aussitôt Lizzy en compagnie de Thomas. Dieu, mais que faisait-elle là ? Est-ce qu’elle était blessée ? Est-ce qu’elle allait bien ? Des questions qui resteraient sans réponses pour le moment puisque son lieutenant l’empêcha de l’approcher ! Il fallait qu’il sécurise les lieux et même si cela le mis dans un état de rage, il ravala sa fierté et fit ce qu’il devait faire. Après tout s’il était devenu pompier c’était pour changer ! Pour se racheter ! Alors il devait faire un effort, sa réputation et son caractère étant déjà contre lui. Dès que la foule fut repoussée et placée derrière les barrières, son équipe et lui furent amenés à dégager les débris et à trouver des blessés. En se rapprochant, il comprit rapidement par les paroles de Théa que Lizzy n’était là que pour aider. Rassuré il pouvait à présent faire ce pour quoi il était là alors il les coupa en intervenant à son tour. « La police, les pompiers et les ambulanciers sont là. Vous devez vous en allez maintenant et vous mettre derrière les barrières de sécurité. Je sais que tu veux aider ma chérie, mais il faut que tu t’en ailles. Et c’est un ordre ! ». Son ton était ferme et son regard sérieux ! Etre ici la mettait simplement en danger, elle et Théa. Alors il était hors de question qu’elles restent ici. Il fit signe à des policiers d’intervenir et de les éloigner de la supérette. Une fois qu’il n’avait plus à s’inquiéter pour elles, il leur tourna le dos et se mit à la recherche des victimes avec ses collègues. Il ignorait encore leurs noms et de ce fait la raison de la présence de Lizzy.

Susan n'arrivait pas encore à comprendre ce qu'il venait de se passer. Elle ne réalisait pas que oui tout ça était bien réel et qu'un camion venait vraiment de percuter piétons et voitures. Il y avait les blessés, la foule qui s'amassait, les sirènes et les gyrophares des secours, et cette devanture de magasin aussi, enfin ce qu'il en restait. Elle avait vu Thomas et les pompiers s'y engouffrer. Une vision d'horreur, terrifiante. Elle voulait les aider, elle se sentait plus inutile qu'autre chose. Elle avait bien demandé à cet homme si tout allait bien mais c'était si peu face à ça...Elle n'avait pas de mot. Elle se sent soudainement entourée. Reggie qui l'aide à s'asseoir sur ce banc. Non non non, elle n'avait pas besoin d'aide. Elle était vétérinaire et parfois humains et animaux étaient semblables, elle n'avait pas si mal que ça, l'effet du choc encore, elle était consciente. Elle était au moins certaine que sa cheville n'était pas fracturée. Elle survivra. "Je vais bien. D'autres ont plus besoin de ton aide." dit-elle la voix tremblante en le regardant dans les yeux. Il avait ces affaires avec lui, il sera plus utile à ceux encore au sol. Elle jette un regard inquiet à ce qu'il reste de la supérette, les murs menaçant de s'écrouler au moindre mouvement de trop.

Lizzy refusait d'entendre ce qu'on lui disait. Elle ne voulait pas partir. Elle voulait voir Katej et Lucrezia. Qu'on lui dise que tout allait bien. Elle n'avait même pas réussi à garder le chien qui avait foncé dans les décombres. Il était héroïque, il lui donnait des frissons, il n'avait pas peur de foncer dans la poussière et le danger pour retrouver l'amour de sa vie. Mais même cette beauté et cet héroïsme ne la faisait pas descendre de sa colère. Elle était dans les bras de Presley, à côté de Théa. C'est Katej … elle n'arrivait pas à ajouter Lucrezia, ses larmes étaient trop abondantes maintenant. Sans doute l'arrivée de Presley qu'elle aime comme une sœur. Qui est une des sœurs du trio Katej/Presley/Lizzy. Elle se débattait presque pour sortir de leurs étreintes et s'avancer encore vers les dégâts. Dans les larmes, le bruit elle n'avait même pas vu Hunter arriver avec les pompiers. Même si ça lui semblait logique. Il était devant elle, derrière la barrière de sécurité. Elle était encore énervée quand il lui ordonna de partir. Mais visiblement, elle l'écoute comparé aux autres. Elle voulait le contredire, mais elle le connaît, et là il était sérieux. Et il est sans doute la seule personne en qui elle fait confiance. Elle se contenta de lui faire un signe de la tête,, mais l'écouta. Elle était dévastée. Elle ne partit pas mais se recula de plusieurs mètres. Elle était toujours accompagnée de Théa et Presley.

Un accident. Tu étais en route pour rentrer chez toi, quand tu as entendu à la radio qu'un accident venait d'avoir lieu à l'est de Montana. Tu fais automatiquement demi tour pour te rendre sur le lieu de l'accident. Montana n'est pas réellement une grande ville et il y a de grandes chances que tu connaisses quelqu'un, même si tu espérais que ce n'était pas le cas et que la radio amplifiait l'ampleur du dégât. Une fois arrivée sur les lieux, tu sors de ta voiture et tu ne peux que te rendre compte que ce n'était pas amplifiait. Il y avait de la panique, des pleurs, des blessés. Tu ne pouvais pas trop t'approcher, la police faisait en sorte que personne ne se dirige trop prêt de l'accident, certainement était-ce encore une zone dangereuse. De loin, tu pouvais apercevoir des visages familiers. Tu es frustré de ne rien pouvoir faire, tu ne peux qu'attendre, avec les nombreuses personnes qui sont comme toi, dans l'attente et dans l'espoir qu'il n'y ait pas de graves blessés ou de morts.

Les renforts arrivent petit à petit, maîtrisant la situation peu à peu. Dehors, Ils sécurisent la zone et prennent en charge les premiers blessés. Il reste la remorque citerne ainsi que son liquide fuyant à assurer. Ou peut-être qu’ils s’en chargent déjà, Thomas ne sait pas trop. A l’intérieur de la superette, tout semble déconnecté du monde extérieur ; la poussière se tasse peu à peu bien qu’elle occulte toujours légèrement la vue. C’est pourquoi, le policier s’est armé de sa lampe de poche dans le but d’éclairer les gravats, et pouvoir enfin trouver Lucrezia et Katej. Ils sont à présent plus nombreux à libérer les autres victimes des décombres, certaines n’ont presque rien mais d’autres nécessitent déjà des premiers soins rapides. Ils doivent faire vite, ne sachant pas si le reste de la structure du magasin tiendra encore longtemps.
Thomas aide les pompiers par-ci, par-là ; jusqu’à ce qu’il aperçoive un chien se faufilant à travers les étalages dévastés et les morceaux de ciments de la construction. Cette bête, il croit la reconnaître et sait très bien qu’elle appartient aux filles, à Lulu plus précisément. Ça l’interpelle, les chiens sont connus pour leurs sauvetages héroïques et leur loyauté envers leur maître si forte qu’ils en mettraient leur vie en danger. Thomas poursuit comme il peut le chien, empoignant au passage la manche de la veste d’un pompier qu’il connaît comme son meilleur ami. Hunter vient sans doute d’arriver, ce qui rassure le policier. Thomas sait qu’il faudra plusieurs paires de bras pour sortir Lucrezia de sa malencontreuse cachette, Katej ne devant pas se trouver bien loin. Le chien s’arrête devant des débris et commence à creuser la poussière comme il le ferait pour déterrer son jouet fétiche. Angoissé par ce qu’il va trouver, Thomas prend une bonne respiration. Il place sa lampe de poche entre ses dents pour continuer à éclairer tout en libérant ses deux mains et commencer à dégager la ferraille d’un rayonnage.

Le chien n'arrête pas sa quête effrénée dans les décombres. Il fouille et se fraye difficilement un chemin. Creuser dans les débris est bien moins facile que creuser une galerie dans la terre. Par chance, la main d'un homme vient l'aider à dégager un passage. Quatre mains, deux pattes et un museau ont entrepris de déblayer une zone fragile, menaçant de refermer à tout moment la brèche déjà faite. La première chose qui apparait, c'est une botte. L'animal aboie de plus belle, et quand la jambe est libérée, il lance une plainte à fendre l'âme. Il a trouvé une de ses maitresses. Les doigts ensanglantés qu'il lèche ne réagissent pas. Les hommes finissent de dégager le corps sous sa gangue de débris. La première a être secourue, c'est Katej. La marre de sang dans laquelle elle baigne, son casque brisé, laissent craindre le pire sur l'état de la jeune femme. Un souffle de vie si léger, à peine perceptible, l'extraction va être délicate pour ne pas l'éteindre. Le chien tourne sur lui même le nez au sol. Il aboie, encore et encore. Il manque encore quelqu'un à trouver.

avancée des recherches:

Lizzy était toujours sur les lieux. Certes elle avait écouté Hunter et avait reculé, mais elle ne pouvait pas partir. Elle ne voulait pas partir. Elle n’y arriverait pas tant qu’elle ne saurait pas où en sont Lucrezia et Katej. Ces filles c’est comme sa famille. Comme si c’était sa sœur et sa belle sœur. Elle imaginait le pire et en même temps essayer de relativiser. Elle espérait avoir des bonnes nouvelles. Elle était immobile, les bras croisés, les yeux gonflés. Elle regardait de partout, un coup vers la supérette, un coup sur Hunter parfois. Elle cherchait à avoir un réconfort, mais vraiment et surtout des info. KAT, hurla t’elle, avant de fondre en larmes. Elle reconnu immédiatement sa meilleure amie, allongée sur le brancard des ambulanciers. Elle se mit vraiment à pleurer cette fois. Elle ne savait pas encore si c’était grave ou non. Mais ça avait l’air, et son instinct lui inspirait le pire. Elle n’avait toujours pas vu Thomas ressortir, ni le chien. Elle attrapa le bras de Théà à côté d’elle, qu’elle serra tellement fort, comme pour l’aider. La pauvre Théa allait sans doute aller avoir une marque ou un bleu. Mais à cet instant précis, Lizzy était complètement perdue encore une fois. Et Lucrezia ? maintenant qu’elle avait aperçu Katej allongée et sans doute inconsciente. Elle voulait voir aussi la miss Fawkes, à qui elle tient tout autant. Cette journée s’annonçait si parfaite, elle s’est transformée en véritable enfer.

Montana, si paisible, était devenu en l’espace de quelques instants le siège de l’enfer ! Pompiers et policiers étaient sur plusieurs fronts ! Sécuriser les lieux. Déblayer et trouver les blessés. Sauver le conducteur du camion. Empêcher le contenu de la citerne de se répandre, de s’enflammer et d’embrasser tout le quartier. Il faisait chaud. Très chaud. La boule au ventre. L’adrénaline. La peur. Il devait tout prendre en compte. S’attelant à chercher les disparus et à se frayer un passage dans la supérette avec toute son équipe, la pression et la crainte n’était que plus grande. Les noms d’au moins deux victimes avaient été annoncés. Katej et Lucrezia ! C’était comme si son cœur c’était arrêté de battre. La meilleure amie de sa fiancée était sous les décombres ! Elles faisaient partie de la famille. Elles étaient de la famille. Il fallait que l’issu de cet enfer soit positif. Il fallait qu’ils les retrouvent en vie. Accélérant les recherches, il fut stoppé par son meilleur ami qui lui avait agrippé le bras pour l’entrainer plus loin. Thomas suivait un chien, celui des filles, qui était en train de creuser et d’aboyer de plus en plus fort. A quatre mains, ils déblayaient là où creusait le chien. Il savait qu’il y avait quelqu’un. Pour sauver un être aimé, les chiens pouvaient se montrer bien plus perspicaces que n’importe quel être humain. Intuition qui fut confirmée quand ils libérèrent une jambe féminine. « Hey !!!!! Par ici !! On a quelqu’un ! ». Il fit signe à son équipe de les rejoindre. La zone était fragile. Ils devaient être prudents pour la sortir de là. Minutieusement, mais très rapidement, ils la sortirent entièrement de là. Inconsciente, le pouls faible et gravement blessée, elle fut prise en charge par les ambulanciers. Hunter devait poursuivre les recherches et retrouver Lucrezia. Mais le cri perçant de Lizzy qui hurlait le nom de son amie et les aboiements terrible du chien, lui glaça le sang. S’approchant de l’oreille de Katej, en la soulevant afin de la mettre sur le brancard avec d’autres paires de bras, il lui murmura quelques mots. « Accroche toi ma belle ! Accroche toi !! ». Quelques microsecondes plus tard et elle était déjà partie. Il fallait qu’elle s’en sorte. Il le fallait.

Reggie laissa alors Susan qui semblait ne pas avoir tant besoin de lui. Il lui sourit quand même amicalement, avant de se relever et d'aller vers la supérette. Je suis médecin, dit-il à quelques flics qui refusaient de le laisser passer. Ça avait le don de le rendre irritable surtout dans une situation comme celle ci. De plus son égo en prenait un coup, lui qui croit toujours être le meilleur, et le plus connu des docteurs de Montana. Mais dans un moment comme maintenant, Reggie devient beaucoup plus humain, et moins hautain. Il n'a pas choisi son métier pour rien. Il aime la vie, il n'est pas chirurgien, mais il aurait pu l'être. Il sait opérer, mais il a choisi de rester proche des gens. Et en étant généraliste, il voyait de tout. Il aime ses patients même si parfois il se moque un peu d'eux. Il toussa en entrant dans ce qui restait de la supérette. Il prodiguait les premiers soins à quelques personnes évanouies, mais qui n'avaient pas grand chose à première vue. Mais en tournant la tête, il aperçu une main. En tant que médecin, il ne pouvait rien toucher hormis les victimes elles mêmes. Bass, Wolfhard par ici ! Leur cria t'il pour qu'ils entendent. Il y avait pas mal de bruit ici, avec les sirènes, le boucan pour débalyer les débris. Sans doute Lucrezia, sont amie dessous. il stressait mais restait fort et sure de lui.

L’extraction de Katej est compliquée, ils doivent s’armer de forcer mais également de stratégie. Thomas a l’impression que plus ils touchent les amas de pierres, tout ce qui forme ce grand bordel, plus la zone devient fragile. En plus d’être délicats, ils doivent être rapides. Un combo pas toujours évident à exécuter. Le corps de Katej se dévoile et leur donne des sueurs froides, un fil la retient sur cette terre. Heureusement qu’elle portait un casque, elle ne serait déjà plus de ce monde sans celui-ci. Thomas est choqué par la gravité de son état, il tente néanmoins de garder la tête sur les épaules. Lucrezia est toujours introuvable. Les pleurs du chien n’aide pas le policier à rester de marbre, il est grand temps qu’il sorte de cet enfer. Tommy observe Hunter encourager leur amie à s’accrocher à la vie, il fait bien. Thomas est incapable de parler, il digère la galère. Katej sort, plus que vulnérable, de la superette sur un brancard. Ils peuvent entendre les cris de dehors, et celui de Lizzy en particulier. Thomas place ses mains dans sa chevelure toute poussiéreuse, stressé par la suite des évènements. Il regarde l’animal avec attention Allez… vas-y, donne-nous une autre piste! Ses paroles sont empreintes d’impatience et de colère ; pas envers la bête mais envers lui, incapable de mettre la main sur son amie d’enfance. Il est censé être son jiminy cricket, celui qui veille sur elle. Il manque terriblement à son rôle en cette matinée dévastatrice. Le chien héroïque semble être sur une nouvelle piste lorsque Thomas entend son nom, son regard se balade dans les décombres et aperçoit Reggie. Le policier court vers le médecin qui lui désigne une main. Son cœur ne fait qu’un bond, il analyse rapidement la situation avant de commencer à déblayer la victime à l'aide d'autres bras. Thomas ne peut se convaincre que c’est bien la main de Lucrezia, il n’est pas totalement objectif, il voit Lucrezia partout où un espoir apparaît. Ses mains commencent à lui faire mal, il n’avait pas pris la peine d’enfiler des gants, trop pressé de secourir le monde. Mais il s’en fout, c’est d’enjeux bien plus importants dont il est question, il prendra soin de ses mains plus tard. Le corps de Lucrezia apparaît, Thomas est soulagé de la voir en vie bien qu’elle soit tout aussi blessée. Il se tourne vers Reggie, l’interrogeant du regard sur l’état de son amie, avant que les ambulancier ne l'emportent.

Les échanges entre les personnes ne se limitent pas aux cinq sens qui leurs sont donnés. Il passe bien d'autres choses, plus volatiles certes mais qui n'enlève rien à l'intensité. Dégagée de sa cage de fer et de pierres, Lucrezia n'a pas réellement conscience de qui est autour d'elle mais toute l'amitié et l'amour de ceux qui sont là, lui apporte une petite lumière au font d'elle, qui s'agite, s'agite. Elle s'agite tellement que ses doigts de la main droite bougent légèrement avec elle. C'est une manière d'exprimer la vie qui anime encore la jeune femme. Elle n'a pas la force de faire un autre mouvement, encore moins de parler. Du côté gauche, son bras, sa jambre se sont brisés sous le poids du rayonnage et des débris en tout genre qui sont tombés.

Susan ne remarque même pas le sourire que Reggie lui adresse avant qu'il ne se lève voir d'autres blessés, bien trop inquiète pour toutes ces personnes qui se trouvaient encore au sol, inconscientes ou blessés, voir même pire. Il était un bon médecin et à cet instant elle espérait juste qu'il sauve le plus de vie possible. Lui, les pompiers, les policiers, ils devaient tous avoir quelqu'un qu'ils connaissaient là-dessous. Montana était une petite ville et aujourd'hui cela rendait les choses encore plus compliquées. Et elle se sentait si inutile à cet instant là assise son son banc avec sa cheville blessée. Comme elle avait dit à Reggie, elle survivra, il ne restait plus qu'à espérer que tout le monde en fasse autant. C'était les enfers qui avait ouvert leur porte en-dessous de Montana.

Susan tourne la tête en entendant le cri de Lizzy qui se trouvait derrière la cordon de sécurité. Un cri à vous glacer le sang, celui qu'on ne souhaite jamais entendre. De là où elle se trouve elle ne reconnait pas la personne, l'expression des ambulanciers ne laissent rien présager de bon.
Elle se lève enfin en apercevant une femme devant elle visiblement secouée, le dos appuyé contre la vitrine du magasin qui se trouvait à côté de la supérette, la vitre n'avait pas tenu. Preuve de la violence ce de ce qu'il venait de se passer. Elle n'était pas médecin, seulement vétérinaire, mais elle pouvait faire quelque chose, aider pendant que les secours s'occupaient des blessés les plus graves. Un deuxième brancard sort de sous les décombres. Son coeur se serre en voyant l'état de la personne, elle espère de toute ses forces que ça ira pour elle. Les larmes aux yeux, elle regarde les ambulanciers partir avant de se tourner vers d'autres.

Lucrezia est mal en point, il aimerait la serrer dans ses bras et lui dire que tout va s'arranger. Mais il ne peut le faire. D'abord parce qu'elle ressemble à un de ces petits oiseaux, abimé par la vie. Ensuite, le futur est tellement incertain que sa promesse serait une bulle de savon prête à éclater. Tout ce que Thomas peut faire est espérer. Ils finissent de la dégager des décombres, tentant également de faire fuir la poussière. Le policier ne peut plus faire grand chose pour l'aider, les ambulanciers s'apprêtent à la prendre en charge. Il attend impatiemment qu'on l'évacue de cette maudite superette, lorsque Thomas aperçoit les doigts de son amie bouger. Une lueur d'espoir apparaît dans son regard, il s'empresse de serrer délicatement sa main droite dans la sienne "Courage Lulu, nous sommes là!". Son corps est doucement placé sur le brancard, elle est enfin prête à sortir de cet endroit. Thomas suit les ambulanciers de près jusqu'à l'extérieur. L'air est plus respirable dehors, pas de poussière ni de corps enssevelis; mais des blessés tout de même. Il regarde Lucrezia embarquer dans l'ambulance, il est temps pour le policier de s'affairer à d'autres tâches. Il fait quelques pas de plus pour s'éloigner un peu de la superette, histoire de reprendre ses esprits avant d'être utile pour d'autres personnes. Après avoir pris quelques grandes respirations, son regard tombe sur Susan qui se trouve pas loin. Elle ne semble pas être en forme. Thomas se dirige sans plus attendre vers la jeune femme. Les yeux de cette jolie vétérinaire sont humides, il ne sait que faire pour y remédier. Les mots lui semblent si faibles face aux évènements de ces dernières heures. Alors il la prend dans ses bras; faisant attention, ne sachant pas si elle est blessée. Une étreinte pour la rassurer, mais aussi pour lui; faire disparaitre les temps de quelques secondes ce qu'ils viennent tous de vivre.

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